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quatre elle sera plus formée, plus capable de vous rendre heureux et de l’être elle-même. Ma seule crainte est que, pendant ce temps-là, séparé d’elle, ce cœur devenu tout à coup si froid, si insensible, ce cœur qui n’est plus susceptible d’amour, ne rencontre l’objet qui doit le faire revenir de cette erreur, et lui prouver qu’il ne se connoissoit pas encore. Du moins, mon cher Lindorf, si ce malheur nous arrivoit, promettez-moi, jurez-moi que vous ne sacrifierez ni vous-même,[illisible]ni ma sœur à des engagemens[illisible]qui, dès cet instant, cesseront d’exister. Je ne désire ce lien qu’autant que je serai sûr qu’il ne fera le malheur ni de l’un ni de l’autre ; et j’aime mieux avoir à consoler Matilde de la perte de son amant, que de l’indifférence de l’époux que son cœur a choisi. Ainsi, du moment qu’elle ne seroit plus la femme que vous préférez à toute autre ; du moment que vous serez