« Je répondis au comte par le courrier suivant. — Reconnoissance, plaisir de lui appartenir de plus près, désir ardent de justifier la bonne opinion qu’il avoit de moi, certitude de mon bonheur, promesse de celui de Matilde : voilà ce que me lettre exprimoit et ce que mon cœur me dictoit. Le seul sentiment que je n’y trouvai point, étoit l’amour ; mais le comte venoit de me convaincre qu’il n’étoit pas nécessaire au bonheur, et que l’espèce d’attachement que j’avois pour sa sœur nous rendroit plus heureux. Il avoit trop d’ascendant sur moi pour ne pas me persuader. Je le crus d’autant mieux, que l’idée que j’étois aimé donna un degré de vivacité de plus à mes sentimens pour l’aimable Matilde. Je ne la revis pas sans émotion ; et j’en eus même une assez vive pour me rassurer tout-à-fait, lorsqu’à la suite d’une conversation que j’eus avec elle, elle