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caroline

je l’avoue, un des plus grands plaisirs de ma vie, j’ai étudié avec plus de soin que vous ne le pensez le caractère de Matilde et le vôtre. Chaque remarque que j’ai faite m’a confirmé dans mon idée, et convaincu que vous étiez nés l’un pour l’autre… Sans être belle comme Louise, ou comme beaucoup d’autres femmes, ma sœur a dans la figure ce je ne sais quoi qui plaît tous les jours davantage, parce qu’il développe toujours quelque grâce nouvelle, quelque agrément de plus, et qu’il consiste dans le jeu varié d’une physionomie animée, plus que dans la régularité des traits, qui finit toujours par fatiguer. Vous me direz peut-être qu’elle n’est pas sensible, et que vous l’êtes à l’excès.

» Je vais bien vous surprendre, mon cher Lindorf, et peut-être vous fâcher ; mais je crois… oui, en vérité, je crois Matilde pour le moins aussi sensible que mon jeune ami. Sous