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mettre. Tout entier aux devoirs de son état, il lui restoit peu de temps à donner à des correspondances de plaisir ou d’amitié. Cependant, quelque temps après son arrivée à Saint-Pétersbourg, je reçus de lui les lettres que je joins à ce paquet. Lisez-les, Caroline, vous les trouverez numérotées dans leur ordre : votre époux s’y peint lui-même, mieux que je ne pourrois le faire… »

Caroline prit les lettres, chercha le No I, et l’ouvrit promptement. L’écriture lui rappela d’abord ce petit billet au crayon, le seul qu’elle eût reçu de sa vie, dont l’impression avoit été si vive et si courte : elle sentit aussi l’aiguillon déchirant du remords. Pendant quelques momens ses larmes l’empêchèrent de rien distinguer ; enfin elle put lire. La lettre étoit datée de Pétersbourg, d’un an environ avant son mariage ; elle contenoit ce qui suit :