fiance de ma part, un peu moins de vivacité de la vôtre, et ce malheur n’arrivoit jamais. Au reste, je vous le répète, mon cher Lindorf, il ne seroit réel pour moi que si vous aviez été soupçonné.
» Ce récit me fut fait à plusieurs reprises, et toujours en excitant chez moi un renouvellement de douleur et de remords déchirans. Je racontai à mon tour au comte, à quel point l’indigne Fritz avoit contribué à mon égarement. Depuis le jour fatal, je ne l’avois pas revu ; il étoit disparu du château. J’appris de son père qu’il s’étoit fait soldat, et je n’en ai plus entendu parler.
» Dès le lendemain de cet affreux événement, mon père crut devoir aller lui-même à la cour l’apprendre au roi, et laissant le comte à mes soins, il fit ce triste voyage. Le roi fut véritablement touché de cette nouvelle. Il envoya sur-le-champ ses chirurgiens à Ronebourg,