n’est pas riche. — Eh bien, Johanes, si vous le voulez, je la marierai, moi, à un de mes fermiers, jeune, honnête homme, et fort à son aise. Il possède en propre dans ma terre de Walstein, à quelques journées d’ici, une métairie qui est, je crois, plus considérable que celle-ci ; et, comme je l’aime beaucoup, je lui donnerai, en le mariant, une bourse de cinquante ducats, et autant à votre fille pour les frais de la noce, et pour commencer le ménage. Voyez si ce parti vous convient ; ce sera une affaire faite. Johanes, tout émerveillé, vouloit se prosterner devant moi. — Ô monseigneur, si je le veux ! J’en pleure de joie et de reconnoissance ; toute ma crainte est que lui ne veuille pas de Louise ; et s’il alloit savoir cette amourette de Justin… — Ne craignez rien ; il n’en sera pas jaloux. Justin est son meilleur ami ; et plus Louise l’aimera, plus il sera content. Le bon Johanes ouvroit de grands yeux et n’y comprenoit rien. Il fallut
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