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caroline

quelque chose de convulsif, qui me fit frémir. Je vis que ce n’étoit pas le moment de frapper les grands coups ; j’en avois même trop dit, et je n’avois fait qu’attiser le feu.

» Je cherchai donc à vous calmer, à vous ramener. Je vous promis de prendre des informations. Par là j’espérois gagner du temps, donner à Louise celui de s’éloigner avec son époux, et prévenir vos projets de mariage ou d’enlèvement.

» Voulant donc presser cette union, j’allai dès le lendemain matin chez Johanes, après vous en avoir averti, uniquement, je l’avoue, pour que vous ne vinssiez pas troubler notre entretien. Je ne vis Louise qu’un instant ; mais ce fut assez pour me convaincre du tort que je lui avois fait la veille, en la soupçonnant d’intelligence avec vous. Cette idée l’avoit tourmentée elle-même toute la nuit : mais son inquiétude, sa douleur, sa naïveté ne me laissèrent pas le moindre doute.