Page:Montolieu - Caroline de Lichtfield, tome 2, 1815.djvu/260

Cette page a été validée par deux contributeurs.
248
caroline

avec ce frère si chéri et si digne de l’être. Ah ! si vous étiez marié, avec quel transport j’irois vivre avec vous et votre femme ! Pourquoi ne l’êtes-vous pas ? Mariez-vous donc bien vite ; vous ferez deux heureuses : elle, et votre Matilde D. W.

» Encore une fois, venez me voir, prendre ma défense, me conserver à votre ami, à celui que vous m’avez choisi, ou je ne réponds pas de ce que je ferai. »

Eh ! grand Dieu, dit le comte en finissant cette lettre, tous les sentimens qui devoient faire les délices de ma vie en deviendront-ils le tourment ? Trompé par la vivacité de sa sœur, par cette gaîté, suite de l’innocence de son âge et de la fermeté de son caractère, il avoit jugé qu’elle aimoit Lindorf foiblement, et que les soins de M. de Zastrow effaceroient bientôt une impression aussi légère. Sa lettre, en lui prouvant la force et la réalité de ses premiers sentimens, déchira l’âme sensible du comte,