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caroline

partir pour Rindaw. Il ne fit que changer de route pour se rendre à l’invitation de son gendre, dont il étoit loin de soupçonner le motif. C’étoit un des jours de crise de la malade. Son époux ne l’avoit pas quittée, et ne pensoit plus du tout au chambellan, lorsque celui-ci, instruit à demi par les gens, qui lui disent que M. le comte est auprès de sa femme, se précipite dans la chambre, en disant à haute voix : Ma fille, la comtesse de Walstein est ici, et je l’ignore : où est-elle, que je l’embrasse ? Hélas ! monsieur, vous la voyez, lui dit le comte en la lui montrant. Elle étoit mieux ; nous commencions à nous flatter… mais je crains que… En effet, la malade, effrayée de ce bruit, ouvre des yeux étonnés, regarde autour d’elle, se voit dans une chambre inconnue, son père, son mari près d’elle, les reconnoît tous les deux, n’a pas la force de supporter tant d’émotions à la fois, et retombe dans un transport plus alarmant que le premier.