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de lichtfield.

il étoit impossible que le médecin de Berlin fût là avant le septième ou huitième jour. Le comte passa ce temps dans l’anxiété la plus cruelle, s’attendant à chaque instant à voir expirer celle qu’il adoroit.

Cette maladie, en redoublant son intérêt, avoit redoublé son attachement. Les soins assidus qu’il en prenoit, la douceur, la patience qu’elle montroit dans les momens où elle étoit à elle, ce qu’il entendoit dire aux deux femmes qui la servoient, tout enfin y ajoutoit à chaque instant. Au tourment d’avoir à trembler pour ses jours, se joignoit encore celui de se reprocher tout ce qu’elle souffroit. Il étoit convaincu que l’espèce de violence qu’on lui avoit faite, sa crainte de vivre avec lui, sa passion pour Lindorf, ses combats entre cette passion et son devoir, en étoient l’unique cause.

Ce fut dans un de ces momens de douleur, d’amour et de remords, que, prosterné à côté de son lit, il fit le vœu