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avec la ferme résolution de ne la revoir de ma vie. Pouvois-je prévoir que dans ma retraite, que chez moi-même… Grand Dieu ! il manquoit à mes crimes, à mon affreuse destinée, de trahir mes sermens, et de porter le trouble dans votre âme. Ô Walstein ! rassurez-vous. Vous possédez le modèle de l’innocence, de la vertu, de toutes les vertus. Elle seule étoit digne de vous, et vous étiez le seul mortel digne d’elle. Puissiez-vous faire long-temps votre bonheur mutuel… Pour moi, je pars ; je vous délivre pour jamais d’un malheureux ami, qui semble n’exister que pour votre tourment. Mais j’ose encore vous demander une dernière grâce : que votre épouse ignore, et que je l’ai vue, et que vous êtes instruit de ma fatale passion. Ou je suis bien trompé, ou c’est elle-même qui vous l’apprendra, qui n’aura bientôt plus de secrets pour vous. Il vous sera plus doux de le devoir à sa con-