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de lichtfield.

au secours, s’accusant de la mort de Caroline, et jurant de ne pas lui survivre.

Si un pareil spectacle dut frapper le comte, même avant de savoir ce que c’étoit, qu’on juge de l’impression qu’il fit sur Lindorf. Au premier instant, il a reconnu Caroline, et peut à peine en croire ses yeux, et la vive émotion de son cœur. Grand Dieu ! que vois-je ? s’écrie-t-il en se précipitant auprès du carrosse. Alors il n’en peut douter. Mais la pâleur de Caroline, ses yeux fermés, les cris de son amie, lui persuadent qu’en effet elle vient d’expirer, et bientôt son état diffère peu du sien. Le comte, qui ne comprenoit rien encore à tout ce qu’il voyoit, et qui, marchant difficilement, arrive un peu après Lindorf, le voit chanceler, et n’a que le temps de le soutenir dans ses bras. Il se ranime bientôt ; mais c’est pour se livrer au plus affreux désespoir, c’est pour dire au comte : « C’est elle ; c’est votre Caroline ; c’est la