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tous les jours davantage. En attendant qu’elle eût une amie, il lui en tenoit lieu ; il étoit devenu le confident de ses plus secrètes pensées. C’étoit à lui qu’elle avouoit le regret mortel qu’elle éprouvoit, en croyant avoir perdu sans retour, et l’estime, et l’amitié de son époux. Cette physionomie expressive et sensible paroissoit l’entendre, lui répondre, la rassurer ; et ses momens les plus doux étoient ceux où elle avoit avec lui cette conversation muette.

Le lendemain, de très-bonne heure, la chanoinesse, Caroline, et leurs femmes de chambre montèrent en berline.

Madame de Rindaw étoit de la plus grande gaîté ; elle fut prête la première, et paroissoit se faire un extrême plaisir de cette course. Comme elle n’y voyoit plus du tout, et qu’elle n’étoit distraite par rien, elle causoit beaucoup, et vouloit qu’on lui rendît compte de tous les endroits où l’on passoit. Ce fut d’abord dans cette route sur