au comte par une femme de chambre de confiance qu’elle avoit, pour l’inviter en son nom, à se rendre à Rindaw, ou bien de mener Caroline à Berlin sous quelque prétexte, et d’engager son mari à s’y rencontrer, ou, ce qui valoit encore mieux, de raisonner avec elle, de l’amener doucement à une réunion qu’elle désiroit trop elle-même pour s’y refuser long-temps. Mais tout cela parut trop simple à madame de Rindaw, trop commun pour faire le dénoûment d’un roman dans lequel elle étoit transportée de jouer un rôle. Il falloit des surprises, des reconnoissances, de grands coups de théâtre ; et voici ce que cette prudente tête imagina.
Un jour, c’étoit le troisième depuis que la lettre de Caroline étoit partie, elle lui dit que depuis long-temps elle avoit envie de visiter son chapitre, et d’y passer quelque temps ; que c’étoit un devoir qu’elle avoit trop négligé ; qu’elle vouloit le remplir encore une