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de lichtfield.

dissoit de la résolution qu’elle avoit prise. Persuadée qu’il ne vouloit pas vivre avec elle, il lui en coûtoit bien moins de le savoir à Berlin, que dans les pays lointains, voyageant avec Lindorf.

L’idée d’être la cause de l’exil que ces deux amis s’imposoient la révoltoit ; elle ne pouvoit la supporter. Du moins, disoit-elle, que l’un des deux soit heureux dans sa patrie, et même elle éprouvoit un certain plaisir du sacrifice qu’elle faisoit au bonheur du comte. C’étoit en quelque sorte une expiation de ses torts avec lui, qui la justifioit à ses propres yeux, et la raccommodoit avec elle-même.

Pendant qu’elle étoit agitée de ces diverses pensées, la chanoinesse de son côté n’étoit pas oisive, et ne cessoit de réfléchir au meilleur moyen de réunir les deux époux.

Il s’en présenta bien à son esprit de très-naturels et bien faciles à exécuter, tels, par exemple, que de faire écrire