ment pour avoir l’occasion de dire : Madame la comtesse. Dès que madame la comtesse eut fini sa lettre, elle courut la lire à son amie. Oui, ma bonne maman, lui dit-elle en la finissant, j’en ai pris la ferme résolution, je veux vivre et mourir ici, et ne plus aimer que vous seule au monde.
Quelques jours plus tôt, ce projet eût enchanté la tendre chanoinesse ; elle avoit alors bien d’autres idées. Son imagination étoit montée au plus haut point d’enthousiasme pour le comte de Walstein, et sa réunion avec Caroline étoit devenue l’unique objet de ses vœux. Mais comme il entroit dans le plan qu’elle venoit de former que la jeune comtesse ignorât tout, elle feignit d’approuver sa lettre, et se fit peut-être un plaisir de se venger (car la vengeance est un plaisir de tous les âges) du mystère qu’on lui avoit fait, en tenant secret à son tour ce qu’elle méditoit.
La lettre fut donc cachetée telle