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caroline

ses mains, avoit causé tout ce désastre, et que je m’étois trouvé là par hasard.

» Il s’agissoit de le transporter au château. Justin courut à la ferme chercher une espèce de brancard et un matelas : nous l’étendîmes dessus. Justin, dans la force de la jeunesse, animé par la reconnoissance, et n’ayant pas comme moi le poids accablant du remords, nous fut très-utile. Louise et son vieux père nous aidèrent aussi de tout leur foible pouvoir. Nous nous mîmes en marche. Pendant ce lent et pénible trajet, quelques propos de Justin et de Louise me firent comprendre qu’ils s’aimoient depuis très-long-temps, et que, ce jour-là même, le comte avoit vaincu tous les obstacles et conclu leur mariage, en donnant à Justin une ferme assez considérable dans sa terre de Walstein, sous la seule condition qu’ils se marieroient et partiroient tout de suite ; Johanes devoit y aller avec eux. Cette nouvelle et ces détails me