suré à son favori la fortune de Caroline, ne songeoit plus à elle, et s’embarrassoit peu qu’elle vécût, ou non, avec lui. On connoît les sentimens du comte ; ainsi ce n’étoit que de son père qu’elle avoit à redouter une contrainte à laquelle elle ne s’attendoit pas, et qui la mit au désespoir.
Comme elle ne soupçonnoit pas même qu’on pût altérer jamais la vérité, elle prit tout au pied de la lettre, et la colère du roi, et celle de son époux ; et elle s’affligea d’autant plus, qu’elle ne reconnoissoit pas à cette tyrannie ce généreux comte de Walstein, que le cahier de Lindorf et ses propres lettres lui avoient peint si différent, et qu’elle commençoit à aimer à force de l’estimer. Ces sentimens firent bientôt place à la crainte et à la terreur, dès qu’elle crut qu’il vouloit abuser de son pouvoir. Comment concilier en effet toute sa conduite passée, vrai modèle de grandeur d’âme et de générosité, avec le peu de délicatesse qu’il montroit actuellement, puis-