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le supplia d’achever son histoire. Elle est finie jusqu’à ce moment, reprit le comte, et les choses en sont toujours au même point. Vous me connoissez assez pour savoir, sans que je vous le dise, que je n’eus garde de m’opposer à une demande aussi forte, aussi touchante, aussi raisonnable même que l’étoit celle de Caroline. J’obtins, non sans peine, qu’elle retourneroit à Rindaw auprès de l’amie qui l’avoit élevée. Le roi, fâché sans doute qu’une union qu’il avoit arrangée tournât de cette manière, exigea le plus profond secret. Mais moi, interrompit Lindorf vivement, ne devois-je pas être excepté… Ô mon ami ! ne suis-je pas dans le cas de vous faire des reproches… Quoi ! me cacher l’événement le plus intéressant de votre vie !

Il est vrai, cher Lindorf, et souvent je m’en suis fait à moi-même ; mais un secret exigé par le roi, l’habitude où je suis de les garder… Malgré cela, je crois bien que, si je vous avois vu, je