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de se remettre, le calma en effet insensiblement, et lui fit le plus grand plaisir. Personne n’avoit l’art de se faire écouter et de captiver l’attention comme le comte de Walstein. Une éloquence douce, persuasive, un son de voix qui alloit au cœur, le meilleur choix des termes, rendoient sa conversation on ne peut plus agréable. Beaucoup de savoir sans prétention, sans pédanterie, souvent des traits heureux placés avec goût, et ce genre d’esprit qui sait faire ressortir celui des autres, en faisoient véritablement un homme très-aimable dans toute l’étendue de ce mot, souvent trop prodigué. On ne sortoit jamais d’avec lui sans avoir appris quelque chose, et sans être en même temps très-content de soi-même.

Depuis son mariage, il avoit perdu de cette gaîté de la première jeunesse, que son accident même n’avoit pas altérée. Mais elle étoit remplacée par une imagination brillante, une énergie, un feu qui n’appartenoient qu’à lui et