conversation, ne lui laissoit aucun doute là-dessus. Il s’efforça de le calmer, et lui demanda s’il ne vouloit pas revenir avec lui à Berlin. — Non, non, s’écria Lindorf avec effroi, non, mon cher comte, je ne le puis ; il faut que je quitte ce pays ; il faut que je voyage pendant quelques années. Ne vous opposez pas à un parti nécessaire et absolument décidé. J’ai compté sur vous pour m’en obtenir la permission ; la paix actuelle me la fait espérer. Si le roi me refuse, je remettrai ma compagnie. Il faut que je parte ; il faut que je m’éloigne d’ici. Le comte, ignorant tout, jugea qu’il avoit de fortes raisons de quitter la Prusse, et combattit d’autant moins son idée, qu’il pensa que quelques années de voyage le distrairoient de sa douleur. Il lui promit d’obtenir son congé, et il ajouta après quelques momens : Il est très-possible, mon cher Lindorf, que je parte avec vous. — Vous, Walstein ? — Oui, moi-même, mon ami. Peut-être aurai-je, ainsi
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