la mit vite dans sa poche, et courut rejoindre son amie qu’elle avoit laissée trop long-temps. Caroline trouva la baronne tenant un billet de M. de Lindorf, qu’elle ne pouvoit pas lire. — Tenez, mon enfant, lui dit-elle dès qu’elle entra, voyez ce que dit ce cher baron, que nous n’avons pas vu depuis trois jours. Sachons ce qui le retient ; je ne puis exprimer combien il me manque. La triste Caroline, s’attendant bien à ce qu’elle alloit lire, soupira, leva les yeux au ciel, et prit le billet. « M. le baron offroit ses hommages à ces dames. Forcé de partir le jour même pour des affaires essentielles et pressées, il n’auroit pas l’honneur de les revoir ; mais, en les assurant de sa reconnoissance, il les supplioit de lui conserver leur estime et leur amitié, etc. »
Oui, sans doute, Caroline savoit d’avance tout le contenu de ce billet. Elle ne fut pas surprise, mais émue au point de ne pouvoir l’articuler. Cette