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de lichtfield.


Nous n’essaierons pas de donner une idée des sentimens de Caroline après cette lecture. Comment exprimer ce qui se passoit dans un cœur partagé entre l’amour et les remords, l’admiration, et peut-être même un peu de jalousie ? Louise et Matilde l’occupèrent tour à tour. Elle relut les endroits où il parloit d’elles. Combien elle trouva de feu, d’enthousiasme dans l’expression de sa passion pour Louise ! En la comparant aux sentimens qu’il lui avoit témoignés, elle fut tentée de croire que ceux-ci n’étoient plus que la tranquille amitié. Et cette jeune et jolie Matilde… Qu’elle est heureuse d’oser aimer Lindorf, d’oser le dire !… Oui ; mais qu’elle est à plaindre de n’être pas aimée ! Charmante Matilde, généreux Walstein, méritez-vous de trouver des ingrats ! Elle se rappela très-bien que pendant les huit jours qui précédèrent son mariage, le comte lui avoit parlé de cette sœur, et de l’espoir qu’elles se lieroient ensemble. Comme elle formoit