sa grande jeunesse, ce n’est point avec cette sensibilité profonde, qui fait qu’une première inclination décide ou du bonheur ou du malheur de la vie. Je ne sais même trop si l’on doit donner ce nom à ses sentimens pour vous.
» Il m’a paru que l’imagination étoit plus exaltée que le cœur n’étoit touché ; que la contradiction et les obstacles lui avoient fait prendre pour de l’amour ce qui peut-être n’étoit dans le fond que la simple amitié. À mon dernier voyage à Dresde, je fus frappé de la légèreté, de la gaîté même avec laquelle elle soutenoit votre absence et ses chagrins. Elle me parloit cependant de vous avec tendresse ; mais elle pleuroit et rioit tout à la fois, et juroit qu’elle vous aimeroit toujours, en faisant un saut, en chantant une ariette. Je ne m’en inquiétois pas, parce que, je vous l’avoue, je prévoyois un peu ce qui vous est arrivé ; et dans le cas où je