mestiques sûrs, et de la charger d’une lettre qu’il écrivit à la baronne de Rindaw.
La réputation d’indiscrétion et d’imprudence de la bonne chanoinesse étoit si bien faite ; elle étoit si bien connue, même à la cour, pour n’avoir jamais su garder un secret, qu’elle ne fut point exceptée de celui qu’on exigeoit sur le mariage. On recommanda fortement au contraire au baron et à sa fille de le lui cacher avec soin.
Caroline, qui redoutoit les remontrances et les persécutions journalières, ne demandoit pas mieux ; et l’obéissant baron, toujours soumis aux volontés de son maître, écrivit par son ordre à son amie : « Que le mariage projeté pour sa fille étant retardé de quelque temps, il la lui confioit de nouveau, etc. »
Caroline, munie de cette lettre, prit congé de son père, en lui demandant à genoux son pardon et sa bénédiction. Le grand chambellan, satisfait de l’être toujours, lui accorda l’un et l’autre