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actuellement de mon sort, et c’est de vous que j’ose attendre de la bonté, de l’indulgence, de la générosité. Oui, c’est à celui qui vient de jurer de me rendre heureuse, que je veux demander sans crainte ce qui peut assurer mon bonheur, et sans doute le sien. Oh ! M. le comte ! vous ne savez pas, vous ne pouvez imaginer combien la petite fille à qui vous venez de donner votre main et votre nom, en est peu digne encore ! combien elle est enfant, peu raisonnable ! combien elle a besoin de passer quelques années de plus dans la retraite, auprès de l’amie respectable qui lui servit de mère ! Consentez, oh ! consentez de grâce, que je retourne ce soir même à Rindaw, et que j’attende là que ma raison ait fait assez de progrès pour me soumettre sans mourir aux liens que j’ai formés. Votre consentement me pénétrera de la plus vive reconnoissance ; il avancera peut-être cette époque. Un refus, au contraire…