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venoit de prendre, et qu’une raison de plus de s’affliger. Son père la gronda de n’avoir pas employé à sa toilette le temps de son absence. Quelques jours auparavant, elle eût été bien fâchée elle-même d’être surprise par le roi dans son déshabillé du matin ; mais tout lui devenoit si indifférent, qu’elle attendit cette auguste visite dans le salon, sans avoir même jeté un coup d’œil à son miroir.

Le baron lui répétoit pour la quatrième fois comment elle devoit recevoir le roi, quand le bruit des carrosses l’interrompit. Il courut au-devant de son maître. La tremblante Caroline se leva, se rassit, respira des sels, et rassembla toutes ses forces pour cette pénible entrevue.

Le monarque entra, suivi seulement de son favori et de son chambellan, que tant d’honneur gonfloit de joie.

Belle Caroline (dit-il en s’avançant près d’elle, et lui présentant le comte), soyez la récompense des services qu’il