ni l’entendre, elle prit sa guitare, s’assit dans l’embrasure de la croisée, et chanta sa romance favorite depuis le premier couplet jusqu’au dernier ; et ce dernier, qu’elle avoit toujours aimé moins que les autres, lui plut assez ce jour-là. Elle le répéta deux fois, puis elle recommença toute la romance d’un bout jusqu’à l’autre. Elle l’accompagna sur la harpe, mais non pas sur le piano-forte. Il étoit à l’autre bout du pavillon, et Caroline se trouvoit si bien auprès de cette croisée ! Elle nota le second dessus qu’elle avoit entendu la veille ; elle répéta sur tous les tons, que sa paisible indifférence étoit son unique bien, et personne ne vint lui dire le contraire.
Enfin, ennuyée et peut-être un peu dépitée de chanter si long-temps toute seule, elle jeta là sa musique, posa ses instrumens, courut au jardin, cueillit des fleurs, en remplit confusément une petite corbeille qui se trouvoit là ; et, ne sachant à quoi s’amuser, elle se mit à