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caroline

aussi mélodieuse que la sienne, mais plus forte et plus sonore, qui chantoit en second dessus : Oh ! perdez cette indifférence, et vous connoîtrez le vrai bien.

Ces accens, bien différens des chants rustiques auxquels elle étoit accoutumée, la surprirent beaucoup. Elle se tut, écouta, et, n’entendant plus rien, elle recommença à chanter plus doucement, à s’accompagner plus légèrement, et à entendre plus distinctement la voix qui la suivoit. Alors, sa guitare à la main, elle courut à la croisée qui donnoit sur la route. Elle entrevit à quelques pas d’elle un beau jeune homme en habit de chasse, appuyé sur un fusil, dont les regards étoient attachés sur le pavillon. C’étoit sans doute le chanteur en question ; et je dis qu’elle ne fit que l’entrevoir, parce qu’au même instant où elle l’aperçut, interdite et confuse d’avoir été entendue et d’être vue, elle recula bien vite au fond du pavillon ; et là,