feuille et la violette embaumoient l’air ; la jacinthe, la renoncule, l’anémone et la tulipe, émailloient son parterre de leurs brillantes couleurs.
Dès le point du jour on entendoit de tous côtés les chants variés de mille oiseaux différens ; et le soir, après le coucher du soleil, le rossignol et la fauvette prolongeoient seuls leurs doux ramages, et, se répondant d’un arbre à l’autre, formoient les concerts les plus délicieux.
Rien n’étoit perdu pour Caroline. Elle sentoit tout ; elle jouissoit de tout avec délices, croyoit habiter un monde enchanté ; et son bonheur n’étoit plus troublé par aucune inquiétude. Cette saison charmante qui redonne la vie à la nature, qui ranime tous les êtres, influoit aussi sur la santé de son amie. Elle se rétablissoit à vue d’œil. Une grande foiblesse dans les jambes et une fluxion sur les yeux la retenoient encore dans son appartement ; mais elle peut respirer sur son balcon l’air pur