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Elles se pourléchaient d’avance les lèvres, en songeant aux bonnes farces qu’elles s’étaient promises, en compagnie de ce fier viveur, dans les bras robustes duquel elles aimaient à se vautrer. Elles pensaient aux caresses de cocher dont il allait les régaler. Et cela leur semblait un piment, à ces noceuses, comparé aux fades tendresses de leurs amants en titre, qu’elles se juraient bien de tromper, cette nuit-là, avec Andelmar. Mais il ne fallait pas qu’il s’attardât plus longtemps. Cela devenait intolérable.

L’une d’elles, qu’on appelait « la petite marquise » sorte de gamine blonde et mièvre, se détacha résolument de ses compagnes, et alla s’accrocher au bras d’Andelmar.

— Voyons, lui demanda-t-elle, à voix haute, as-tu fini de jouer avec ces pantins ?

— Mais, ma chère, répliqua-t-il en se laissant entraîner, ces « pantins » me sont nécessaires pour mes représentations à bénéfice.