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Nouvelles drolatiques

Diane, un peu rassurée, un peu réconfortée, s’en retourna chez elle.

À deux jours de là, M.  de Souvré recevait la lettre suivante :

« Non, Monsieur le comte, vous n’aurez pas la dame en question. Elle s’est retirée des folles amours et joue à la Maintenon. Combien cela durera-t-il ? On l’ignore. Mais, ce qu’il y a de sûr, c’est que, rue du Vingt-neuf-juillet où elle habite, on la voit, chaque jour, descendre ostensiblement la rue Saint-Honoré et se diriger vers Saint-Roch pour entendre la messe. Son rêve est d’arriver au faubourg par son confesseur, et vous ne la ferez pas dévier. Elle irait jusqu’à s’habiller en carmélite si c’était nécessaire pour qu’on lui assurât la satisfaction qu’elle ambitionne si fort. Si vous portiez une soutane, ce ne serait peut-être pas impossible de l’accaparer ; mais, sans soutane, mon pauvre ami, je doute que vous y arrivassiez. »

— Les femmes ont de drôles d’idées,