Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/67

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus singulier de l’affaire, c’est que l’homonyme de Marcel de la Salle venait de se sauver à l’étranger après être resté six semaines au Tréport. L’on ne parvenait pas à découvrir sa retraite. Ce qui avait déterminé la confusion dans l’esprit du comte, c’est que les deux hommes de l’un desquels il jugeait devoir exiger réparation appartenaient l’un à la réserve et l’autre à l’armée active ; seulement Marcel était jeune, tandis que le véritable insulteur avait au moins cinquante ans.

Le cercle des Arts libéraux retentit au moins huit jours de lazzis interminables à l’endroit du fuyard.

Pendant ce temps, Marcel coulait des jours fortunés près de la comtesse. Les soins exquis, les délicatesses raffinées, les paroles suaves et les gestes charmants de la châtelaine le rivaient à tout jamais à ses côtés ; encore deux ou trois jours de cette vie-là, et Marcel ne pourrait partir ; encore quelque temps, et il devenait fou.

Une après-midi qu’il rêvait à la singu-