Page:Montifaud - Les Nouvelles drolatiques V2.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nument. Mais j’ai tant fait coudre de femmes qui me trompaient, qu’en n’employant plus ce moyen je serai sans doute mieux gardé.

— Mon cher seigneur, dis-je alors à Ali, tandis qu’il fermait les cloisons de notre cabine beaucoup trop tôt, à mon gré, pardonnez mes terreurs, mais vous n’empêcherez pas que je ne sois encore sous le coup des légendes qui escortaient votre réputation de haute turquerie, et que je vous voie environné d’une légion d’ouvriers porteurs d’aiguilles, de fil et de ciseaux terrifiants.

— Je ne nie pas vos appréhensions, Madame, me répliqua à voix basse mon mari, mais rassurez-vous ; dans cette… couture pratiquée à vif, que vous redoutez si fort, c’est moi seul qui agirai comme ouvrier, moi seul qui me servirai de… l’aiguille et qui l’enfilerai.

Ici, pour te paraphraser ce moment en versets bibliques, le voile du temple fut déchiré du haut jusques en bas, et plu-