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depuis lors de tous les avantages attachés à cette position. Son mari avait remplacé Duroc dans sa place de grand maréchal ; mais il n’avait occupé cette place que peu de temps. Il y avait pour Mme Bertrand bien loin des habitudes des Tuileries aux privations du Bellérophon. Le prestige était grand, on pouvait le regretter.

Excepté quelques moments de vivacité où, comme le disait l’Empereur, le bout de l’oreille créole passait, elle est très facile à vivre ; il est impossible d’avoir plus de distinction dans la tournure et dans les manières et, quand elle le veut, de plaire plus facilement.

Sa taille est élevée, belle et souple. Elle a un joli pied, de jolis cheveux et une physionomie agréable, et, de plus, tout ce qu’il fallait pour bien représenter comme femme du grand maréchal. Elle aimait le monde, la Cour, le luxe, la grandeur, ce qui ne l’empêchait pas d’être excellente mère, et tout occupée de ses enfants. L’attachement à son mari est la meilleure preuve des nobles qualités de cette femme séduisante.

Elle me plaisait beaucoup comme compagne d’exil et nous avons toujours fort bien vécu ensemble. C’est la meilleure réfutation que je