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Mme Bertrand te prie : 1o De donner de ses nouvelles à lady Jermingham[1] ;

2o De ne point oublier de lui envoyer les souliers, les petits bonnets, etc., conformément à la note dans le soulier noir qu’elle t’a donné pour modèle ;

3o Hortense te demande de ne pas oublier sa poupée de cire.

Napoléon et Henry te demandent des joujoux. Si tu en envoies, n’oublie pas Arthur, sans quoi tous les autres seront mal reçus. Joséphine a vendu pour 13 à 1,500 francs toutes les robes que tu lui as données ; elle les refait et ajuste pour Mme Bertrand ; aussi, est-elle fort à la mode à Longwood.



Longwood, 31 juillet 1819.

Rien de nouveau à Longwood, ma bonne Albine, toujours même vie, point de nouveaux venus. Tu fais le sujet habituel de nos conversations avec le docteur. Les Bertrand me parlent de toi par politesse ; l’Empereur, parce qu’il y pense. Ton départ a jeté sur nous une teinte bien triste ; pour moi, je ne m’y accoutume pas, je ne suis plus qu’un corps sans âme ; rien ne m’est plus ; il me semble que je ne vis que lorsque je m’occupe de toi.

  1. On sait que le général Bertrand eut cinq enfants : quatre fils, Napoléon, Henri, Arthur, Alexandre, et Hortense, qui devint Mme Thayer.