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Longwood, ce 25 juillet 1819.

Le Phaéton part demain ; j’en profite, mon Albine chérie, pour te donner de mes nouvelles. Que ne puis-je en recevoir aussi souvent des tiennes ? Je ne puis m’accoutumer à ton absence ; j’ai besoin de toi, de mes pauvres enfants. Longwood est. pour mon âme déchirée, un immense désert où tout ajoute à ma peine ; rien n’y est et ne peut y être pour moi. À tout instant, je te demande à Dieu ; je ne vis que par l’espoir qu’il exaucera mes vœux !

Personne n’est encore arrivé. Chaque bâtiment signalé, on le croit l’Abondance ; mille conjectures se succèdent et toujours en vain.

Mme Bertrand a fait une fausse couche avant-hier. C’était un garçon de quatre mois et demi. Elle vabien, très bien. Lady Lowe n’a pas encore été délivrée ; elle est clans l’état où tu as laissé Mme Bertrand. Sera-t-elle plus heureuse ? Je le désire plus que je ne l’espère. Il parait qu’elle est moins avancée. Je te donne toutes les nouvelles de Sainte-Hélène. Quant à notre Longwood maudit, toujours même genre de vie, même monotonie, même plainte de souffrance et même état. Cependant, je ne trouve pas que l’Empereur soit plus mal et, de prendre un peu d’air tous les jours, me parait lui convenir. Pour moi, je suis toujours dans les mains du docteur et ne m’en trouve pas mieux. J’ai été faire une course à Rosmery-House (?) avec M. Warden ; elle m’a fait mal ; je