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troduire dans leurs sujets un amour inutile qui, souvent, ne peut s’accommoder avec le caractère du héros, et qui, loin d’augmenter l’intérêt, l’affaiblit. « L’amour, disait-il, est une passion qui ne peut être traitée dans les sujets dramatiques que comme sujet principal et ne doit jamais l’être comme accessoire. »

Dans Zaïre, il est sujet, et cette passion développée dans cette tragédie lui plaisait extrêmement. Mais cette reine Viviate dont Sertorius est amoureux, l’Emilie de Cinna, même le personnage de Palmyre dans Mahomet, si contraire aux moeurs arabes, l’Idamie de l’Orpheline de la Chine, ces personnages hors-d’œuvre, ces amours postiches, lui donnaient de l’humeur.

Il jugeait sainement, avec âme, et toujours d’une manière intéressante.

Ses lectures du jour faisaient souvent aussi le sujet de la conversation.

Il aimait que l’on connût l’ouvrage dont il s’occupait dans le moment et à en discuter.

Sans qu’il eût auprès de lui des savants diplômés, avec les généraux Bertrand, Gourgaud, Montholon et M. de Las-Cases, il pouvait causer sur tous sujets, sûr d’être compris. À part les