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toujours son premier nom de cap des Tempêtes, changé depuis en celui de Bonne-Espérance. Entre le Cap et Sainte-Hélène, la mer est terrible et la navigation dangereuse. Il faut trois semaines pour faire le trajet de Sainte-Hélène au Cap et seulement neuf jours pour le retour, à cause des vents alizés du sud.

La Compagnie admet pour les travaux de la colonie des Tartares chinois que les vaisseaux prennent en contrebande sur le rivage de la Chine. Ils viennent y amasser quelque argent à son service où ils sont bien payés, à raison d’un shelling par jour et nourris.

Lors de notre arrivée, on en fit venir 900. Ils viennent sans femme et ont un campement à part. Leur propre chef est soumis à un supérieur pris dans la Compagnie. Ils font leur cuisine et ne mangeraient rien qui fût préparé par des étrangers ; ils ne savent pas un mot d’anglais, mais ils sont fort intelligents et servent pour toute espèce de travaux au jardin et comme domestiques. Ils sont un peu voleurs et aiment le vin. Leur ivresse est dangereuse ; dans cet état, ils poursuivraient, un couteau à la main, celui qui les y exciterait