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enfin jour à relever la tête. Ce fut aussi celui de beaucoup d’hommes qui lui devaient tout.

Waterloo n’eût peut-être pas tranché la question en faveur des Bourbons, si l’Empereur eût trouvé dans les Chambres l’appui que la gloire des quinze années de son règne lui donnait le droit d’espérer.

Étonné de l’abandon des représentants de la nation, il prit le parti d’abdiquer en faveur de son fils.

Il aurait pu, sans doute, faire un second 18 Brumaire en se rendant maître de quelques députés ; il pouvait aussi se retirer derrière la Loire avec les débris de sa vaillante armée ; mais il pouvait en résulter la guerre civile, et il crut devoir sacrifier son intérêt personnel à celui de la France, ainsi qu’il l’avait fait au traité de Châtillon. Du moment qu’il avait abdiqué, sa ruine entière était inévitable.