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la ville ; il prit de l’humeur, gronda. Son service se plaignit alors qu’il ne recevait pas d’ordre. Le résultat de cet incident fut que les domestiques désertèrent notre maison Portions sans prendre d’ordre du grand maréchal ; cuisinier, maître d’hôtel, chef d’office se rendirent aux Briars et bivouaquèrent autour du pavillon.

Le 31, l’amiral fit dresser une tente ; elle était attenante à la chambre de l’Empereur et lui servit de salle à manger. L’Empereur fit demander M. de Las-Cases, qui prit la chambre de M. Marchand, et celui-ci s’arrangea comme il put.

Le grand maréchal, le général Gourgaud et le général Montholon, alternativement, allaient tous les matins aux Briars. L’Empereur dictait un peu et se promenait dans le petit jardin des Balcomb, surtout dans une espèce d’avenue qui conduisait à la maison.

Pour nous, on nous avait procuré un cuisinier qui nous faisait faire la plus mauvaise chère possible.

Nous déjeunions tous ensemble, et ces messieurs partaient après le déjeuner.

Nous voyions assez de monde en ville. Le lieutenant-gouverneur colonel Skelton et sa