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mise à sa disposition, avait déplu. En effet, elle n’était pas convenable, surtout lorsqu’il y avait le château où l’Empereur aurait été très bien. Ce ne fut pas tout, ce bivouac dérangeait le service ; les gens de l’Empereur se plaignaient de ne plus recevoir d’ordre du grand maréchal et venaient en demander au général Montholon, qui ne pouvait en donner. Enfin tout, pour le moment, allait de travers.

Pour nous, nous étions bien servis quant à la table, puisque nous avions la cuisine à la maison ; mais l’Empereur l’était inévitablement fort mal.

On sait combien il était sobre et peu sensible au plaisir de la bonne chère ; cependant, pour de certaines choses, malgré la simplicité de ses goûts, il était assez difficile.

Ainsi, par exemple, il tenait à la soupe, à ce qu’elle fût chaude, et, à ce sujet, il disait que les prisonniers, qui supportaient les plus grandes privations, cédaient toujours à celle de recevoir la soupe absolument froide.

Un jour, il arriva justement qu’à son dîner, elle ne fut pas servie chaude, ce qui était assez simple avec l’arrangement de la faire venir de