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Ce fut déjà sur le Northumberland que, pour occuper son loisir, il céda aux instances qui lui étaient faites par nous et qu’il commença à dicter ses Mémoires sur les guerres d’Italie à M. de Las-Cases ; puis au général Bertrand, sur l’Égypte, et aux deux autres généraux. Dans ses conversations particulières du matin, il admettait aussi chaque jour le docteur O’Meara qu’il avait accepté pour médecin. Le docteur parlait italien mieux alors que le français, et c’était toujours dans cette langue qu’il causait avec l’Empereur qui s’entretenait avec lui familièrement et sur toutes sortes de sujets.

L’Empereur attachait beaucoup d’intérêt à connaître le caractère, les sentiments pour lui, la disposition d’esprit et les occupations des personnes qui l’entouraient. Il s’était imaginé que j’avais des préventions contre lui pour des raisons que je dirai plus tard[1], et, un jour qu’il par-

  1. Mme de Montholon était d’une famille très royaliste. Son père avait rendu des services à Louis XVI au moment de la fuite à Varennes ; arrêté sous la Terreur et détenu à Paris, il n’avait échappé à l’échafaud que par suite du 9 Thermidor. M. de Vassal mourut quelques mois après, âgé de soixante ans, en son château de la Fortelle, en Brie, commune de Nesles, arrondissement de Coulommiers. — Du C.