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CHAPITRE VIII

l’éducation d’anne commence


Pour des raisons mieux connues d’elle-même, Marilla n’a pas annoncé à Anne qu’elle demeurerait aux Pignons verts avant l’après-midi suivant. Pendant la matinée, elle garda l’enfant occupée avec diverses tâches et garda un œil attentif sur elle alors qu’elle les exécutait. À midi, elle tirait la conclusion qu’Anne était intelligente et docile, travaillante et rapide d’apprentissage ; son défaut le plus sérieux semblait être une tendance à rêvasser au plein milieu d’une tâche et d’oublier tout le reste jusqu’à ce qu’elle soit abruptement rappelée sur terre par une réprimande ou qu’une catastrophe se produise.

Lorsqu’Anne eut terminé de nettoyer la vaisselle du dîner, soudainement, elle fit face à Marilla avec l’air et l’expression de quelqu’un de désespérément résigné à entendre la pire nouvelle. Son petit corps frêle tremblait de la tête aux pieds ; son visage était enflammé et ses yeux dilatés au point d’en être presque tout noir ; elle joignit ses mains avec force et dit d’une voix suppliante :

« Oh, s’il vous plaît, Miss Cuthbert, ne me direz-vous donc pas si vous allez m’envoyer au loin ou non ? J’ai essayé d’être patiente tout l’avant-midi, mais je me sens vraiment incapable de ne pas connaître la réponse plus longtemps. C’est un sentiment effroyable. S’il vous plaît, dites moi. »