LA LITTÉRATURE FÉMININE
François Buloz et ses Amis y et dont les premiers tomes ont un grand intérêt. M"i® Louise Pillion est une des rares femmes de notre époque qui se soit adonnées d’une façon suivie à la critique d’art. Elle a publié en 1912 un remarquable ouvrage, Les Sculpteurs français au XII^ siècle. Par là, elle se rattache à M^i^ Judith Cladel, sans lui ressembler.
Les Biographies
M^^® Judith Cladel est, avant tout, amie de la Biographie, où elle excelle : elle a publié une Vie de Léon Cladel (1905), un Auguste Rodin, une Mademoiselle de La V allier e (191 2), un Général Gallieni (1917). Elle avait débuté très tôt par une pièce jouée au Théâtre de l’Œuvre : Le Volant (1895) et a publié en 1905 un roman audacieux : Confession d’une Amante.
A la même héroïne que Judith Cladel, M"^^ Claude Ferval s’est intéressée : Un Double Amour : Mademoiselle de La Vallière (1913), avec un vraie talent.
Encore des biographies historiques, par M"^^ Reynès-Monlaur : La Duchesse de Montmorency (1898), Angélique Arnaud (1900). M^i^ Valentine Thomson, après un travail littéraire sur Chérubin ^ a donné tous ses soins à un vivant portrait de Rachel, cependant que la duchesse de Clermont-Tonnerre s’essayait aussi dans l’histoire avec son Histoire de Samuel Bernard et de ses enfants (19 14).
Mlle (Je Mestral-Combremont a écrit La Belle Madame Colet et M.^^ Taillandier M""’ de Maintenon.
Les contemporains n’ont pas été tout à fait négligés par nos femmes de lettres : M^^^ Louise Clermont a classé et commenté les fragments laissés par son frère, dans un livre aussi émouvant qu’intelligent : Emile Clermont (19 19). M^^^ Goichon a composé un bel Emile Psichari qui fait honneur à sa lucidité.
Est-il nécessaire que je rappelle les nobles écrits mystiques, drus et ingénus que nous devons à Isabelle Rimbaud sur le poète des Illuminations} (Mon Frère Arthur). Rédigés
. , * , , ,. , j. , -1 Isabelle Rimbaud
depuis longtemps, mais publies tardivement, ils
pouvaient faire prévoir l’écrivain remarquable que la guerre devait faire
naître, et sur qui je reviendrai.
Le livre que W^^ J.-Ph. Heuzey a consacré à la mémoire de Lucie Félix-Faure-Goyau (1916) est un chef-d’œuvre de la biographie. M^^ Heuzey a étudié son amie avec une lumineuse sympathie qui n’atténue pas le sens critique.
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