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LA LITTÉRATURE FEMININE

quelques années au roman ; psychologue remarquable, elle l’est davantage dans la biographie que dans la fiction ; son étude sur M^^ de Maintenon (en préface à son roman Madeleine de Glapion, 1919), est excellente. Ses romans, au contraire mal composés (Vers Lui, 1918 ; Un Grand Blessé 1917), inégaux et amers, témoignent d’une imagination créatrice, inapte toutefois à se maîtriser.

La guerre ne joue qu’un rôle épisodique dans les livres de femmes, soit qu’elle fournisse le point de départ de l’intrigue, ou sa conclusion, soit qu’elle nous plonge dans l’atmosphère de l’arrière. M"^^ Marguerite Henry-Rozier, avant d’étudier en 1919 l’âme d’un enfant, Gilbert Tiennot, 3. pourtant peint Le Chagrin sous les vieux toits. M"^^ Yves Pascal a évoqué la petite Parisienne légère et charmante dans la grande tourmente (Noune et la Guerre, 1918^. M^^^ Geneviève Duhamelet, après avoir esquissé avec assez de verve Ces Dames de VHôpital 336 (1917), a étudié Les Inépousées (1918).

C’est par un roman de guerre, inhabile et flottant, mais à l’ardeur contrôlée, à la grâce souffrante, que débuta en 19 17 M^i^ Isabelle Sandy : Chantai Daunoy. Ariégeoise, M^^^ Sandy demande son inspiration à son pays et compose des récits tourmentés et fiévreux : La Descente de Croix. Elle a de l’avenir. Parmi les bons romanciers réalistes révélés par la guerre, il faut placer M^e Elie Dautrin, VEnvolée (1917), V Absent (1919). A la fois lyrique et réaliste, voici M"^^ Raymonde Machard avec Tu enfanteras (1919).

Monographie, émouvante confession, sorte d’épopée bourgeoise de la maternité consentie. Romancier réaliste aussi, observateur de mœurs locales, M"^® Elissa Rhais a d’agréables dons de couleur et le sens du pittoresque : Sadda la Marocaine (igig), Le Café chantant.

Les Essais

Isabelle Sandy

Raymonde Machard

Il m’a paru intéressant, plutôt que de suivre un ordre chronologique, de grouper ici selon leur genre les autoresses que j’appelle synthétiquement des essayistes, c’est-à-dire celles qui, depuis 1900 environ jusqu’à 1920, se sont plus spécialement adonnées à la critique littéraire, comme M^^ Jean Dornis, M^^ Cruppi, — à l’histoire littéraire,

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