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pied d’une petite falaise, une douzaine de rochers, mouillés par la mer, ronds, noirs et luisants comme des dos de morses qui folâtreraient dans la vague et, plus près de terre, d’autres pierres dont les formes, au contraire, sont infiniment bizarres, et où l’on peut voir tout ce qu’on veut : têtes de lions, sphinx, chiens, suppliants, et même une figure d’Hercule magnifique. L’eau va et vient là-dedans, siffle, bondit, et tire au soleil des feux d’artifice admirables. Je me régale… Devant moi, la mer s’étend jusqu’à l’infini, nue et sublime, sans une terre et sans une voile.

Quand j’ai passé tant d’heures, ainsi, dans la solitude, j’ai envie de crier, de remuer, de rire, de me battre. Il faut que je me dégourdisse. Je descends au village. J’entre à la cantine. J’offre une tournée générale aux bonnes gens qui sont là. Je crois même que je deviendrai vite très populaire. Mon genre a plu.