Page:Montfort - Un cœur vierge.djvu/66

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des marsouins terreur du pêcheur, des marsouins qui mangent tout, qui dévorent le filet avec le poisson.

Nous marchons, le courant porte sous Hoedic qui se rapproche rapidement.

Je regarde l’eau si calme, si unie, si pure, et je lance à Toussaint : « Bon temps pour la pêche ?… »

Il fait la lippe, hausse une épaule : « Peuh ! le poisson ne travaille pas, l’eau est trop claire, il voit les mailles… »

Nous sommes tous les trois, Toussaint et Yvon ; le gendre est resté à la maison. Yvon n’est point taciturne comme le gendre, comme son beau-frère ; lui, au contraire, il aime à parler. Il parle d’Hoedic : ce n’est pas là qu’il se mariera. D’ailleurs jamais les Houattais et les Hoedicais ne se sont mariés ensemble. Chacun dans son île. Ceux d’Houat ne se plaisent pas à Hoedic, ni ceux d’Hoedic à Houat. On se marie entre soi. Il n’y a que