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II

PEACOCK AND RAINBOW


Non sine Sole Iris.


Élizabeth fut la Reine des pierreries.


Un Gustave Moreau saturé de féeries,
Ou quelque Indienne idole aux amas de joyaux,
C’est elle, Reine-Vierge, en ses habits royaux,
Dont on trouva trois mille en une garde-robe,
Après la mort qui, pour jamais, les lui dérobe.

Des milliers de portraits l’attestent, l’écrasant
De rubis. — S’ils lui font défaut, voici d’un sang
De Stuart qui, sur elle, a roulé ses armilles.
— Et dans les bleus châteaux, sous les vertes charmilles,
Sans fin elle promène un ambulant écrin.
— La perle, à son col maigre, infinise son grain ;
Elle en crible sa jupe et, comme Élagabale,
Inonde ses souliers d’escarboucle et d’opale.
— Sa perruque fleurit des jargons fabuleux.
Tous les verts, tous les violets et tous les bleus,
Sur ses ajustements de féerie et de conte,
Ruissellent, sans qu’on puisse en dénombrer le compte.