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IV

LYRA

À cette lyre qui s'accorde
Dans les plumes de l'Oiseau-Lyre,
À celle-là seule, j'accorde
De moduler mon mol délyre.

C'est l'unique voix assez brève,
La seule extase assez légère
Pour formuler ce que mon rêve
À ma cantilène suggère.

Avec cet instrument de songe,
Je m'efforcerai de traduire
L'ombre que le dégoût prolonge
Sur l'espoir fatigué de luire.

Je ne dirai que des mirages
Et que des choses reflétées
Qui fuiront comme des orages
Le long des cordes duvetées.